Il est des artistes dont on a envie de parler, rien que pour saluer leur parcours. Chad VanGaalen est de ceux-là, un aventurier des temps modernes, un Géo Trouvetout du folk-rock.
Chad VanGaalen,Un adepte du DIY.
Le Do It Yourself, Chad VanGaalen le pratique depuis ses débuts. Les instrus, les textes, les voix et même les pochettes, tout est bricolé maison. Oui, du bricolage. Depuis ses débuts confidentiels dont personne n’a entendu grand chose excepté quelques morceaux revisités sur ses deux premiers albums officiels, Infiniheart et Skelliconnection, respectivement parus en 2004 et 2006 sur le label canadien Flemish Eye.
Le 3ème album, Soft Airplane, toujours conçu tout seul mais composé sans puiser dans ses vieux tiroirs, lui assurera une notoriété grandissante dans les circuits indépendants nord américains en étant signé chez le label Sup Pop Records. Il faut dire qu’avec des titres du calibre de Bones of man ou Willow Tree, le natif de Calgary séduit un plus grand auditoire et c’est amplement justifié.
Les albums suivants Diaper Island, Shrink Dust et Light Information ne font que confirmer un talent éclatant. Chad VanGaalen sait tout faire, tout jouer. Sa voix se trouve à mi-chemin entre Will Oldham et parfois Neil Young, deux autres aventuriers prolifiques qui n’ont, bien sûr, plus rien à prouver. On appréciera également dans ses compositions une production qui rappellera le courant psychédélico-garage des sixties.
En 2020, Chad Vangaalen publie une compilation de faces b et de titres inédits Odds and Sods 2 (un clin d’oeil aux Who?). Tous les bénéfices seront reversés aux musiciens et intermittents affectés par la Covid-19. Une pause créative qui met en avant la générosité du bonhomme.
Bricoleur mais jardinier aussi.
En effet, le nouvel album de Chad VanGaalen s’intitule World’s Most Stress Out Gardener, le jardinier le plus stressé du monde. Chad VanGaalen cultive son jardin mais ne peut s’empêcher de consommer cru les légumes à peine sorti de terre pour mieux en apprécier la fraîcheur et la fermeté, certainement. On ressent effectivement à l’écoute de ce nouvel album une certaine spontanéité et même facilité à décocher des ballades magnifiques, simples (la très belle Where is it all going?), des acoustiques bricolées dans son labo magique (la comptine Golden pear) ou ci et là on entend quelques oiseaux et bruits de nature, des happenings instrumentaux (le reposant Earth from a distance) dignes de Hans Zimmer, et des tubes aux refrains imparables (nightmare scenario ou le rythme s’accélère irrésistiblement à partir d’1’13).
Le single de ce nouvel album, World’s Most Stress Out Gardener, s’intitule samurai sword, bonne chanson mais c’est surtout le clip qui retient l’oeil puisque, bien sûr, qui c’est qui a dessiné et réalisé le clip? celui la même qui a dessiné les pochettes de tous ses albums, qui joue de tous les instruments pour habiller ses douces mélodies. Celui-là même qui bêche, sème, cueille et goûte le fruit des plantations issues de son jardin. Monsieur Chad VanGaalen, une personne décidément très recommandable.
Chad Vangaalen-World’s Most Stress Out Gardener– dispo sur le site du label Flemish Eye.
photo Chad VanGaalen: Sebastian Buzzalino
