Animal Triste-Night of The Loving Dead

Le collectif Animal Triste revient avec un deuxième album, Night of the Loving Dead. Inépuisable à l’écoute et à classer dans les meilleures sorties de ce début d’année.

Animal Triste, la Normandie talentueuse

Avec ces gars-là, la Normandie a de beaux jours devant elle! car les six membres qui composent Animal Triste viennent tous de formations issues de la scène rouennaise. La Maison Tellier, Radiosofa, Darko et Dallas. Si quelques unes de ces entités se sont éteintes depuis, le feu est toujours là, comme l’exprime ce deuxième album d’Animal Triste, Night of the Loving Dead.

Effectivement, il y a du talent là-dedans. Et quand on écoute le passé musical des différents protagonistes, difficile d’imaginer autre chose. Le single Tell me How Bad I Am nous avait déjà donné un aperçu de l’énergie de ce nouvel album. Et puis un son spacieux, une production qui ne laisse aucun instrument, aucune note de côté. Une écoute intégrale s’impose forcément pour faire une critique juste de Night of The Loving Dead.

Night of the Loving Dead, romantisme sombre

Déjà le titre en forme de jeu de mot pour les cinéphiles, la nuit des morts d’amour comme on pourrait le traduire littéralement, annonce la couleur. Un romantisme sombre pour l’ambiance générale en grande partie ressenti avec l’interprétation et la voix de Yannick Marais, le chanteur de La Maison Tellier. Très à l’aise dans ce registre, il magnifie chacun des dix titres de l’album. L’intro de Machine Love pique un peu avec ce synthé vite éclipsé heureusement par l’âme du titre qui se met en place et le refrain qui emporte tout. Le single Tell Me how Bad I Am prend sa place ensuite. Il bénéficie de l’apport « guitaresque » de Peter hayes, artificiers des héros de Black Rebel Motorcycle Club. Ce dernier intervient également sur With Every Bird, plus fiévreux mais tout aussi prenant.

Cela dit, les autres titres de l’album ne souffrent pas de son absence. Les rouennais se débrouillent très bien entre eux et face à différents tempos. Comme le nerveux Mary, full of Grace ou Animal Years, cousin lointain du tube People Help the People de Cherry Ghost. Finalement le plus dispensable.

Mélancolie et bravoure

Cela dit, plusieurs morceaux de bravoure impressionnent de par leur construction et leur évidence. The gift of Love and Fear et Play God ne souffriraient d’aucun complexe face à des cadors de la discipline. Après toutes ces salves d’électricité et de rage contenue, ce très bel album se termine de la plus belle des manières avec Diamond Dreams, inoubliable refrain.

Au fil des écoutes, Night of the Loving Dead se révèle être une véritable pépite et permet de ressusciter en nous cette mélancolie romantique que certains héros du Rock savaient insuffler. Sans copier ses prédécesseurs, Animal Triste a réussi son deuxième exercice avec panache et inspiration.