Midlake, For the Sake of Bethel Woods

Le groupe Midlake est de retour avec un nouvel album, For the sake of Bethel Woods, le cinquième en environ vingt ans d’existence. C’est peu mais c’est bon.

Midlake, orfèvres de l’Indie Rock

Sans faire trop de promo et des trucs de dingue, Midlake s’est imposé au fil des albums comme une valeur sûre de l’Indie Rock américain. Pourtant, Originaires de Denton au Texas, leur musique n’a rien à voir avec ce que l’on imagine du Texas, justement. Ce groupe pratiquant à ses débuts du Jazz-rock a vite bifurqué vers un hybride entre Folk Anglais style Fairport Convention et rock indépendant américain style Grandaddy. Un grand écart que Tim Smith et les siens ont su maîtriser dés leur deuxième album, The trials of Van Occupanther signant leur apogée. Roscoe, Young Bride figurent parmi les meilleurs titres des années 2000. Du genre de ceux qu’il faut avoir écouté au moins une fois dans sa vie.

Et puis les choses vont se gâter. Suite à The courage of others, troisième album très sombre mais convaincant, Tim Smith le trop perfectionniste leader ne parviendra à concrétiser ses idées. Midlake se sépare alors de lui et c’est le lieutenant Eric Pulido, habituel guitariste qui prend le relais au micro. On efface tout le travail de Tim Smith et on recommence. Antiphon paraît en 2013 et voit le groupe revenir à son meilleur, tous les instruments trouvant leur place. Particulièrement la batterie de MCkenzie Smith qui nous refait du Nick Mason version Dark Side. Et puis les harmonies vocales se révèlent plus séduisantes que jamais avec un Eric Pulido qui révèle ses grands talents d’interprète.

Neuf ans et quelques side project plus tard, Midlake fait son retour avec le forcément très attendu For the sake of Bethel Woods. Les fondamentaux du groupe (richesse instrumentale, harmonies vocales, psychédélisme folk…) sont-ils toujours d’actualité? pour sûr, pour sûr!

For the sake of Bethel Woods, au bon souvenir de Woodstock

Bethel Woods, c’est en effet le site du festival de Woodstock dans l’état de New York. Mais autant couper court, pas de Soul Sacrifice ou de Freedom sur cette nouvelle galette. Mais quelle idée ont eu les Midlake de démarrer en intro de cet album avec le titre de 54 secondes Commune? Ca part super bien et justement on reste sur sa faim. Curieux. Heureusement, l’énergique Bethel Woods prend la suite et nous fait passer un excellent moment. Une ode au retour à l’essentiel en quelque sorte.

Globalement, l’ensemble de l’album est plutôt rythmé. Exile, Gone soutiennent le tempo de Bethel Woods. Mais Midlake innove également avec Glistening et son contretemps accompagné d’un gimmick de guitare entêtant. Et puis plus loin, Dawning apporte une touche de modernité aux accents d’Electro-pop. Léger, l’Electro Pop, hein! les escapades solo et collaborations d’Eric Pulido ont certainement ajouté de la couleur au paysage. Il y a aussi Jesse Chandler, claviers et flûtes, qui accomplit une nouvelle fois des prouesses dans l’habillage sonore des titres. Que ce soient les ambiances vaporeuses ou les envolées de roucoulement de flûte, le musicien apporte magnifiquement sa contribution comme sur Antiphon, le précédent album.

For the sake of Bethel Woods est différent de son prédécesseur Antiphon de par l’atmosphère générale qui s’en dégage. Moins mystiques, moins harmonieux, moins solennels, les différents titres viennent accrocher l’auditeur plus instantanément. On ressent par moment que cet album n’a pas été évident à concevoir, non pas que les différentes parties soient difficiles à jouer mais le groupe a mué, et du coup sort parfois de sa zone de confort. il faut alors savoir ajouter les ingrédients nécessaires pour garder son identité musicale et ça, Midlake a parfaitement su le faire.