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Jay-Jay Johanson-Rorschach Test

Jay-Jay Johanson revient avec un nouvel album, son treizième: Rorschach Test.

Souvenez-vous, le 30 avril 1997 vers 22h. Sur France Inter ce soir là, Bernard Lenoir nousproposait de découvrir Jay-Jay Johanson en live au studio 105 de la Maison de la Radio pour honorer son premier album Whiskey. Cet album, sorti il y a quelques mois, semblait être réservé à un public d’Inrockuptibles.

Il faut remettre les choses dans leur contexte. L’Europe est alors en plein Trip-hop, cette musique qui mêle des rythmes Hip-Hop à des samples de sonorités jazzy ou parfois symphoniques. Les voix accompagnant ces ambiances sont souvent féminines et bien sûr magnifiques (Elizabeth Fraser, Shara Nelson, Tracey Thorn, Suzanne Wooder…). Arrive alors dans les bacs en juillet 96 le premier album d’un suédois inconnu au bataillon que l’on qualifie de crooner… Au premier abord, le gars n’a rien de Frank Sinatra ou Paul Anka. Physiquement ou vocalement.

A cette même époque, pour ne rien arranger, l’Easy Listening potache de The Mike Flowers Pop fait un carton sur le vieux continent avec la reprise désuète du Wonderwall d’Oasis. A la première écoute du titre phare de whiskey, So tell the girls that i am back in town et la voix haut perchée de Jay-Jay Johanson, on croit alors à une blague, un opportuniste qui veut surfer sur la vague de l’Easy Listening. Mais Bernard Lenoir ne s’y est pas trompé, la 104éme Black Session va confirmer le talent et le sérieux du crooner suédois, qui, 25 ans plus tard, nous ensorcelle toujours avec sa mélancolie communicative. Qui a dit que le spleen n’était plus à la mode?

 

Rorchasch Test, un treizième album qui s’écoute d’une seule traite.

On a tous vus dans les films une séquence d’un test de Rorschach, qui consiste à évaluer la personnalité d’un sujet suite à son interprétation de dessins ou gravures à l’encre représentant un papillon, des nuages, un animal….  On ne va pas se faire un cours de psychologie, d’autres sont là pour ça. Mais à l’écoute de ces 10 titres, à commencer par Romeo qui ouvre l’album, on entre comme d’habitude avec Jay-Jay dans une bulle ou le temps s’arrête, et on reste suspendus à ces mélodies jazzy parfois ressemblantes mais jamais barbantes. Cela fait 25 ans que cette voix nous entraîne lascivement dans une mélancolie qui nous met parfois au tapis, on le sait mais on se fait avoir à chaque fois. C’est la force des bons compositeurs, trouver son style, le répéter sans jamais décevoir. Jay-Jay Johanson fait ce qu’il sait faire, a son auditoire d’inconditionnels et d’autres qui traînent l’oreille autour. Cela dit, il est peu probable que le grand blond publie un titre de Gangsta Rap pour gagner des parts de marché.

Ce treizième album, Rorschach Test, ne va donc pas se démarquer de la discographie uniforme du crooner suédois mais il faut reconnaître que l’on peut passer un excellent moment à se laisser aller à une jolie pause musicale en contemplant l’arrivée du Printemps.

 

Jay-Jay Johanson Rorschach Test  29 Music / Kuroneko

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