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Hand Habits, Fun House, son nouvel album.

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La chanteuse Meg Duffy alias Hand Habits est de retour avec un nouvel album très réussi, « Fun House ». Revue en détail sur CPR Sound Radio.hand habits fun house cpr sound radio

 

Hand Habits, songwriter à suivre.

En ce mois d’Octobre 2021, un frémissement Pop-Rock se fait clairement ressentir. Et ce sont des jeunes talents qui parviennent à nous surprendre. Non pas que les anciens (les Yes, Dean Wareham, Jean-Louis Murat, et bien d’autres…) aient publié des albums secondaires dans leur style respectif. Mais le courant musical que l’on chérit tant s’est trouvé de nouvelles voix. Avec Sir Was, Nicolas Michaux et donc Hand Habits qui confirme tout le bien qu’on pensait d’elle.

Avant de se faire appeler Hand Habits, Meg Duffy s’est construite une solide réputation de musicienne en accompagnant entre autres Kevin Morby, War on Drugs ou Weyes Blood. Des acteurs prépondérants de l’indie rock américain de ces dernières années. Après un premier EP en 2015 sous le pseudo de Hand Habits, C’est en 2017 qu’elle prend vraiment son envol avec un premier album solo réussi, Wildly Idle (Humble Before The Void). Suivra Placeholder en 2019, autre exemple d’un songwriting classique mais prometteur.

Régularité de métronome, le dernier Fun House se dévoile en Aout dernier avec un premier extrait, Aquamarine. Boîte à rythmes, sonorités inhabituelles, rien à voir avec le passé. Hand Habits casse les codes, brise ses chaînes au risque de dérouter ses fans de la première heure.

 

Fun House, album salvateur.

Durant ces longs mois de pause forcée par la pandémie, chacun s’est retrouvé face à lui-même. Cela n’a pas échappé à Meg Duffy pour qui ce fut le grand vide. Elle qui ne s’arrête jamais de travailler, entre projets personnels et backing band. Une immobilité qui l’a poussé jusque dans ses retranchements. Et ses tourments. Un coup de blues et puis un coup de boost salvateur avec l’écriture de Fun House. De ce fait, l’album est plus personnel mais ne rompt pas non plus avec les précédents.

Meg Duffy montre simplement plus d’émotions et joue avec les nôtres. Fun House démarre avec More than love. Tempo rapide et paroles romantiques. Un léger soupçon de War on Drugs? Pas faux. Et puis, Aquamarine citée plus haut confirme cette énergie musicale. Et ces blessures enfouies. « pourquoi tu ne peux pas en parler ? Je me suis habitué à être de l’autre côté de la vérité. Peut-être que c’est trop douloureux et que c’est pour ça que tu n’y arrives pas ». Du romantisme mais du désespoir aussi.

Résumer l’album tout entier à ces deux premiers titres serait une grossière erreur. Car on bascule vite vers une autre tonalité avec just to hear you, joli duo chanté avec Mike Hadreas de Perfume Genius. Et puis surgit No difference, le bijou de l’album. Une mélodie hypra-détente sur un rythme à la Harvest de Neil Young. Magique. The answer montre également les progrés de Meg Duffy en tant que chanteuse. Un timbre un brin effacé sur un tapis de cordes.

 

Fun House, palais de glace aux multiples reflets

En fait, de titre en titre, c’est la surprise. Le tracklisting permet de ne s’ennuyer à aucun moment. D’où l’importance de le respecter. C’est dans ces conditions que l’on peut contempler la palette artistique de Hand Habits. Faire cohabiter L’inquiétant mais indispensable Gold Rust avec le léger Clean Air permet à l’auditeur de constater l’inspiration divine dont est « victime » Meg Duffy.

On retrouve à nouveau l’influence du Loner sur Concrete and feathers, électrique et direct. L’album se termine en acoustique avec le magnifique mais lourd Graves. « Et c’est tout ce que tu as? Juste un trou dans une chanson Et tu le remplis avec ce qui a mal tourné Comment peux-tu dire que la vie va durer si longtemps? Ne va pas déterrer des tombes ». Pas la meilleure manière de se sentir en forme mais Hand Habits, avec Fun House, s’expose plus que jamais à son auditoire. Ses faiblesses plus que ses forces.

Plus qu’une maison, un immeuble, ce Fun House qui nous fait prendre l’ascenseur émotionnel avec une collection de titres très personnels de Hand Habits. Elle se livre mais elle transcende sa musique. C’est en cela que cet album la positionne en véritable songwriter. De quoi nous réjouir pour les prochaines années.

Photo: Jacob Boll

Plus d’infos sur le site de Hand Habits

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