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Iggy Pop, Every Loser

Iggy Pop l’iguane est de retour dans les bacs avec un nouvel album, Every Loser. Dix-neuvième galette solo d’une discographie en dents de scie, des hauts sommets jusqu’au plus profond des abîmes. Une assez bonne définition d’Every Loser, finalement.

 

Iggy Pop l’inclassable

Il est insaisissable, l’iguane. On aura beau le floquer de tous les parrainages possibles, il n’en aura fait qu’à sa tête en plus de cinquante ans de carrière. Un touche à tout musical qui a connu le succès critique, parfois commercial mais aussi les errances et les mauvais choix artistiques. Intronisé par John Cale en 69 avec le premier album des Stooges, sauvé des enfers par Bowie en 77, réhabilité en 89 par Don Was, rajeuni en 2016 par Josh Homme. Iggy Pop a toujours été guidé par des producteurs de talent à chaque point culminant de sa longue carrière.

Pour Every Loser, c’est Andrew Watt qui s’est essayé à dompter la bête de scène. Les états de service de ce jeune producteur (Miley Cyrus, Justin Bieber, Ozzy Osbourne) laisseraient présager, comment dire en étant poli, un léger décalage avec les producteurs cités au précédent paragraphe. Mais bon, on peut y croire. D’autant plus qu’un casting plutôt survolté sévit aux instruments (Chad Smith, Dave Navarro, Duff McKagan). Du lourd, peut-être un peu trop.

 

Every Loser, pas l’album de l’année

Difficile de nommer un album d’Iggy Pop comme le meilleur de sa carrière. Malheureusement, ce ne sera pas le cas d’Every Loser. On démarre pied au plancher avec le bourrin Frenzy, presque caricatural. Mais on retrouve un Iggy en forme, c’est déjà un bon point. Strung out Johnny, le single est bien ficelé et met en garde contre les dangers de l’addiction (faites ce que je dis,…). Ces deux titres résument en fait l’ambiance sonore de cet album. Du basique et brut avec Modern Day Ripoff et Neo Punk entre autres, ou les musiciens s’expriment avec énergie. Et puis plus construit et nuancé avec New Atlantis ou il jette son dévolu sur Miami (« Miami I love you »). Et Comments ironisant sur les réseaux sociaux. Des thèmes de rédemption, d’actualité et d’incompréhension face à ce monde impitoyable.

Ca flirte parfois avec le Rock FM mais ce n’est pas forcément une insulte. En fait, les compositions sont bonnes à la base. Mais la production ampoule quelque peu certaines parties instrumentales. Pour terminer sur un bon point, Every Loser propose un panel de titres extrêmement différents qui permet de constater que le roi de la scène n’a rien perdu de son élasticité vocale. Il sait chanter dans tous les registres et à soixante quinze ans, d’autres ont déjà laissé les jeunes prendre le pouvoir. Mais il est encore là, Iggy. Et il défendra son dernier album à coup de concerts accomplis, torse nu et fier comme au premier jour.

 

Iggy Pop Every Loser (Gold Tooth Records / Warner)

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