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Dean Wareham, I have nothing to say to the mayor of L.A., son nouvel album

Dean Wareham

Dean Wareham est une légende.

Effectivement, le mot n’est pas trop fort. Dean Wareham est une légende du Rock Indépendant Américain. Natif de Nouvelle-Zélande mais new-yorkais d’adoption, le musicien a basé toute sa carrière en assumant l’héritage du Velvet Underground. Avec trois accords, Lou Reed a publié des centaines de chansons. Dean Wareham est de cette trempe. De Galaxie 500 dans les années 80 jusqu’à ce I have nothing to say to the mayor of L.A., cet excellent guitariste a le feeling et la voix pour fidéliser son auditoire.

Mais bien sûr, le point culminant de sa carrière est sans conteste tous les albums publiés avec son groupe Luna. Durant les années 90 jusqu’ à fin 2000, Luna défendra un rock classique irréprochable orné d’une dizaine d’albums. Des titres comme Ihop ou Malibu Love Nest comptent parmi les perles d’une belle discographie. Britta Philips rejoindra Luna en tant que bassiste en 99 et deviendra Mme Wareham à la ville. Les deux tourtereaux formeront par la suite le duo Dean and Britta le temps de quelques albums.

 

I have nothing to say to the mayor of L.A.

Depuis 2013, le couple Wareham-Philips a posé ses guitares à Los Angeles. C’est donc par cette phrase que Dean Wareham entame le premier titre de l’album et premier single extrait, the past is our plaything, jolie comptine inspirée du livre de Julian Barnes, the Man In the Red Coat.  Le ton est léger et la mélodie apaisante. Britta est évidemment de la partie ainsi que Roger Brogan à la batterie. Jason Quever complète l’équipe qui nous la joue plutôt intimiste. Preuve en est le dernier single en date as much as it was worth, variation sur la jeunesse et la perte de l’être aimé (oui, ça valait le coup et oui, ça fait mal autant que ça valait le coup). Le clip de la chanson en question montre un Dean Wareham magnifique, sans fard, les stigmates du temps faisant leur affaire.

Autre single remarquable, cashing in, plus pop et qui laisse entendre un Dean Wareham expliquer que le train est passé. « peut-être que mes rêves étaient des rêves d’enfant
peut-être que mes chansons restent inachevées » nous déclare-t’il d’un ton quasi-fataliste. Ca fait presque peur, en fait, comme si c’était la fin. La partie instrumentale finale, justement, nous offre un beau moment aérien. D’autres belles plages comme The Corridors of Power, à la guitare toujours bien présente.

 

Un album réaliste et expressif

Les dix chansons qui composent I have nothing to say to the mayor of L.A. comptent parmi les plus belles que Dean Wareham ait écrites ces dernières années. Il faut tout de même signaler deux reprises. Mais on est rapidement conquis par cette mise à nu, cette acceptation des choses que le songwriter nous fait partager. Et effectivement, le dépouillement et la simplicité orchestrale se marient bien à des écrits souvent touchants et réalistes. Comme Lou Reed dans ses derniers albums. Mais sans la débauche des jeunes années.

Tout au long de sa carrière, Dean Wareham n’a jamais cherché à surprendre. Une guitare et une voix qui usent et abusent des mêmes gimmicks. Mais on se laisse tout le temps avoir. Finalement, ne serait-ce pas ce qu’on appelle le talent?

Retrouvez la playlist d’Octobre 2021

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