Depuis 1994, The Mountain Goats, entité créée au départ par le seul John Darnielle nous raconte l’Amérique. Dark in Here, vingtième album, confirme le talent musical d’un désormais grand groupe.
Dark in here, album de l’année 2021?
Déjà, par le passé, j’avais évoqué leur précédent album de 2020, Getting into Knives, lors d’une chronique radio, comme un chef d’œuvre d’Indie-Rock américain. L’alternance des tempos, des ambiances tour à tour mélancoliques ou enjouées montraient une facilité évidente à composer Ces 13 chansons. Voila t’y pas que Darnielle et ses compères nous refont le même coup moins d’un an après avec Dark in Here. 12 nouvelles chansons séduisantes au premier abord et qui devraient augmenter l’auditoire du groupe.
John Darnielle, songwriter prolifique et habile.
Mais quand s’arrêtera t’il? le plus tard possible, on espère. John Darnielle nous surprend depuis ses débuts en 1994, armé de sa guitare acoustique et de son magnétophone. Tel un protest-singer de l’après guerre, il nous a chanté des fulgurances de deux minutes à peine. Des ritournelles aussi, mais plus rarement. Des albums gavés de titres et d’idées autant que Robert Pollard, le leader de Guided by Voices, peut en avoir.
Et puis dans les années 2000, John Darnielle change sa guitare d’épaule et étoffe son projet Mountain Goats en signant sur le label 4AD. Un peu comme Dylan en 1965, la mue électrique se fait entendre. Et la façon de chanter aussi. Finie les nasillarderies à la Billy Corgan, John Darnielle apaise son chant et ralentit ses compositions pour construire de vrais morceaux. Avec des couplets, des refrains, des solos de guitare et même parfois des cordes. Il suffit d’écouter « Age of Kings » sur l’album All Eternal Decks en 2011 pour intégrer définitivement the Mountain Goats dans sa playlist.
Dark in Here, Un album majeur de 2021.
10 ans plus tard, Dark in Here n’est pas un album plus surprenant que les autres mais confirme une progression dans les arrangements des différents titres. « The Slow Parts on Death Metal Albums« est un des titres majeurs du nouvel album. Et représente bien la couleur de l’album de par sa construction et sa partie instrumentale quasi jazzy. Et que dire du titre qui donne son nom à l’album « Dark in Here ». Génial, tout simplement. Enfin, le joli single « Mobile » nous offre un John Darnielle posé et complice.
Vous l’aurez compris, plébiscite pour Dark in Here. Pour qu’un groupe authentique soit enfin reconnu à sa juste valeur. Une nouvelle fois, comme Wilco, Giant Sand ou Midlake. Car The mountain Goats est de cette trempe, musical et essentiel à nos oreilles.
The Mountain Goats Dark in Here Merge Records
