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Daniel Rossen – You Belong There

Daniel Rossen

 

Le surdoué Daniel Rossen s’échappe de Grizzly Bear et publie le 8 Avril son premier album solo, You Belong There. Entre mystère et poésie, un recueil de chansons qui nous transportent vers le sublime.

Daniel Rossen, c’est qui celui-là?

Si vous ne connaissez pas encore Daniel Rossen, retenez bien son nom. Et profitez-en pour vous plonger dans les différentes étapes de son parcours. Car loin d’être un nouveau songwriter de plus, ce natif de Los Angeles qui a démarré sa carrière de musicien il y a vingt ans sans trop de conviction s’est très vite révélé doué pour la discipline. De son premier groupe Department of Eagles, plutôt expérimental à Grizzly Bear, impressionnante machine à tubes indie-rock, Daniel Rossen apporte sa poésie lunaire. De par sa voix aux accents proches de Robert Wyatt aux approches acoustiques de ces compositions, il a fait les belles heures de Grizzly Bear. Mais il suffit d’écouter une fois l’indispensable Sleepy Ute pour comprendre que le bonhomme sait également pondre des riffs de guitare redoutables.

Plutôt discret, trop rare en fait, Daniel Rossen publie un exercice solo, You belong there, cinq ans après le dernier Painted Ruins de Grizzly Bear. Il était temps. Ce ne sont pas les collaborations avec The National ou Fleet Foxes qui allaient nous réconforter. Alors, tant pis pour Grizzly Bear, c’est tout seul comme un grand qu’il revient sur le devant de la scène. Et comme on va l’évoquer après, il n’a finalement besoin de personne pour choisir la bonne direction.

 

You Belong There, ambitieux et génial.

Daniel Rossen nous offre donc dix titres solo finalement assez proches de l’univers musical de Grizzly Bear. Comme quoi, arrivé en cours de route pour le deuxième album du groupe, il a peu à peu posé ses marques. Le premier single extrait de cet album solo, Shadow in the Frame parcouru d’un arpège malicieux nous mène droit vers de belles associations orchestrales qui se retrouvent tout au long de l’album. Sur plusieurs titres, la guitare acoustique vient se mêler aux instruments à vent. Egalement, le piano contemporain de Tangle vient nous emporter dans un tourbillon expérimental que Robert Wyatt a déjà dû projeter.

On imagine donc l’étudiant attardé dans sa chambre jouer et chanter seul à la guitare. Et puis rêver de canevas sonores impossibles à retranscrire pour habiller ses étranges mélodies. Sauf que Daniel Rossen est allé au bout de son imagination. I’ll wait for your visit nous envoie dans tous les sens, nous balance d’un côté à l’autre. C’est le calme et puis la tempête et puis le calme à nouveau. Les arpèges pleuvent et cessent. Et ainsi de suite. Le titre final, Repeat the Pattern, nous laisse tendrement sur une mélodie plus évidente et agrémenté de bois et de vents qui serpentent ou rampent, tapis dans l’ombre selon l’humeur.

 

Daniel Rossen a attendu cinq ans pour refaire parler de lui. You Belong There est un projet exigeant, ambitieux qui rebutera plus d’une oreille. Une expérience complexe, déstabilisante, singulière. Mais géniale avant tout. Et attendue. Parce que Daniel Rossen, pour ceux qui le suivent est un surdoué qui a fait sortir Grizzly Bear hors de son cadre. Et You Belong There, au-delà d’assouvir les fantasmes d’un musicien subtil nous permet enfin d’apprécier et de reconnaître tout le talent du discret, du trop rare mais du grand Daniel Rossen.

Daniel Rossen – You belong there – Warp Records

 

 

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